"Immanent Fire", le sixième album de Emily Jane White, dresse un constat alarmant : anéantissement biologique, accélération de l’extinction des espèces, désordres sociaux et économiques majeurs. ‘I watched the wind make the roses bend/does X really mark the end ?’ La musicienne emprunte ici les thèmes chers à Starhawk : l’émergence d’un monde patriarcal, mécaniste et colonialiste furent les conditions du développement d’un capitalisme sauvage. Avec lui la dévalorisation de la femme et la destruction de la nature.
Les thèmes sont sombres, mais ce qui nous touche profondément ici c’est la sérénité nouvelle qui se dégage des intonations de la musicienne californienne. L’anxiété est prégnante mais elle s’accompagne d’une forme de quiétude intérieure et de réconciliation.
Ecrit sur une période de deux ans, co-produit par Anton Patzner et Emily Jane White et arrangé par Anton Patzne, "Immanent Fire" fut enregistré début 2019 à Emeryville, California. ‘Anton su porter un regard sensible lors du processus de production, jouant avec dextérité entre lumière et clair-obscur, douceur et déchirure.’
Si l’on prête l’oreille, on entend des extraits sonores d’insectes, d’oiseaux, d’un tonnerre lointain qui au sein de sonorités électroniques et d’instruments acoustiques font le lien entre la situation écologique actuelle et notre nécessaire utilisation morale des outils technologiques.
Un album ancré dans notre époque et qui fera date au sein de la discographie de Emily Jane White. L’élégance et la subtilité de l’orchestration, cette voix à la beauté plus magnétique que jamais, cette écriture somptueuse, guident l’auditeur vers un recueil de chansons intemporelles. Un chef d’œuvre !